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@ssociation le Mat Drôme

Développement du lien social et agriculture urbaine dans un quartier sensible à Valence

S'engager pour la terre, une avant-garde urbaine sensible à Valence

 

Entretien avec Meriem FRADJ,
Présidente de l'association Le Mât Drôme,

site de la Caisse d'Epargne.

 

Posté le 13.02.13 | 10h00  
Meriem Fradj, Présidente de l'association Le Mât Drôme
Meriem Fradj, Présidente de l'association Le Mât Drôme

 

Le Grand prix 2012 du concours « S’engager pour les quartiers » de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) a été attribué le 11 décembre 2012 par le ministre de la Ville, François Lamy, à l’association le Mât Drôme, de Valence, pour un projet intitulé « Terre en partage, une avant-garde urbaine ». L'association décroche également le prix de l'innovation sociale et sociétale. Rencontre avec Meriem Fradj, sa présidente.

Comment est née votre association ?

Elle est née dans le sillage de l'installation, dans le quartier de Fontbarlettes dans les Hauts-de-Valence (Drôme), zone urbaine sensible faisant aujourd'hui l’objet d’un programme de rénovation urbaine, de l'atelier de tricotage de l'entreprise Ardelaine. Des salariés de cette Scop qui vivaient sur ce quartier où se côtoient toutes les générations et une dizaine de nationalités différentes, ont voulu faire quelque chose pour ce territoire qui était leur territoire de vie et de travail. L'idée était que les habitants puissent agir sur leur environnement. C'est ainsi que de 1986 à 2000, l'association a mené des actions d'amélioration du cadre de vie : rénovation de cages d'escaliers, aménagement d'une cour d'immeuble, installation de jeux pour les enfants, mise en place d'un réseau d'échanges réciproques de savoirs, etc. Du coup, nous avons vite joué un rôle de conseil sur l'usage que les habitants ont de leur quartier dans le cadre des programmes locaux d'urbanisme.

En 2003 vous vous lancez dans des jardins...

Effectivement. Cette année-là nous créons une vingtaine de jardins sur un espace en friche en pied d'immeuble. L'idée était de créer un lieu de vie où se côtoieraient des populations de tous âges et toutes origines. Nous avons fait un jardin avec les personnes âgées de la maison de retraite, construit une tonnelle sous laquelle l'école de proximité venait faire classe... Nous avons monté tout un programme pédagogique intitulé « De la terre à l'assiette » – c'est-à-dire du jardinage à la cuisine – auquel participent trois écoles et une centaine de gamins. En 2011 nous avons développé le projet en passant à 50 jardins sur une surface d'environ 1 hectare, toujours en pied d'immeuble. De plus nous avons mené des actions plus collectives : aménagement paysager d'une cour avec des plantations d'ornement, une serre pour les plants, etc. Nous considérons les jardins comme faisant entièrement partie prenante de l'urbanisme et c'est une manière pour les habitants de se réapproprier les espaces publics. L'effet levier joue ensuite à plein, puisque des jardiniers sont devenus, depuis, administrateurs de l'association.

Comment fonctionne l'association ?

Se joue là une autre réappropriation : celle de l'économique. Très vite, le jardin a eu une véritable fonction de production alimentaire pour les personnes. Puis nous avons créé des espaces de productions propres à l'association et nous transformons nos légumes pour faire du caviar d'aubergine, de la purée de piment ou des sirops que nous vendons. Nous avons ainsi créé un emploi sur le suivi de la production et la formation au maraîchage bio pour les usagers, puis un second emploi, sur un profil plus pédagogique. Nous avons mis en place un système de récupération des déchets verts, nous en faisons du compost qui sert ensuite pour les jardins. Cette dimension « production » et « économie » des jardins est fondamentale. Du reste nous ne nous définissons plus comme des jardiniers, mais plutôt comme des acteurs du territoire. Nous faisons de la « micro-paysannerie urbaine ». L'association organise de nombreux événements (festival, fêtes, repas...) mais c'est le jardin qui est le média le plus transversal, le terreau le plus riche pour produire une multiplicité d'actions!

Contact :

Association le Mât Drôme : 4, allée Séverine, 26000 Valence.
Tél. : 04 75 56 11 34
Email : mat.valence@gmail.com

EN SAVOIR PLUS :

> L'association Le Mât Drôme > les Trophées « S'engager pour les quartiers » Posté le 13.02.13 | 10h00

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