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@ssociation le Mat Drôme

Développement du lien social et agriculture urbaine dans un quartier sensible à Valence

La Brigade des Mères de Sevran

La Brigade des Mères de Sevran

La Brigade des mères, entre police et bonnes-sœurs

France Culture - Magazine Pixel du 30.10.2015 - Reportage de Clémence Fulleda.

Portrait de groupe et témoignages sur la Brigade des Mères de Sevran (93) :

Ce sentiment d’abandon, Nadia Remadna, 48 ans, le voit grandir depuis plusieurs années. Pour cette habitante de Sevran, travailleuse sociale en Seine-Saint-Denis, l’Etat « a jeté de l’argent par les fenêtres avec la politique de la ville » car ses institutions ne font pas de lien social, ne se centrent pas assez sur l’humain. « On a mis des associations mais ça ne fonctionne pas, [à Sevran], à 17h tout est fermé, dans les hôpitaux on attend des heures et des heures, quand il y a une plainte il faut attendre des heures l’intervention de la police (…). J’avais en face de moi des parents fatigués (…) et je me suis dit, c’est à nous, les mères, d’agir

Alors, à Sevran, ville de 50 000 habitants - l’une des plus pauvres de France- elle lance la « Brigade des Mères » en 2012 avec des voisin(e)s et des ami(e)s de tout âge. Au début, le but est d’aider les jeunes de moins de 15 ans déscolarisés, mais très vite les missions s’élargissent : trouver un toit à une femme victime de violences, à un adolescent mis à la porte qui dort dans un parking, rassurer une mère dont le fils est en garde en vue et même faire cesser les bagarres. Quand elles éclatent, les membres de l’association décrochent leur téléphone, s’appellent pour savoir si leur fils ou des connaissances sont impliqués ; ils enfilent leur gilet et vont directement s’interposer dans la rue.

« Les jeunes nous demandent si on est de la police, non, on n’est pas de la police, mais ça marche, ils nous respectent, sûrement parce que nous avons ce statut de mère. N’importe quel truand respecte sa maman, donc ils voient peut-être en nous leur maman », avance Houria, membre de l’association depuis sa fondation. Aujourd’hui la Brigade des mères travaille avec un avocat bénévole et veut se développer dans d’autres villes d’Ile-de-France, et Nadia Remadna reste convaincue « que ce n’est pas un coup de peinture qui va changer les choses. »

Pourtant la politique de la ville n’a pas été qu’« un coup de peinture ». Les quartiers dits sensibles ont véritablement changé de visage. 48 milliards ont été dépensés en dix ans dans la rénovation urbaine, une rénovation sans précédent : entre 2003 et 2013, environ 140 0000 logements démolis, autant de reconstruits, et 325 000 réhabilités.

Extrait du Magazine Pixel de France Culture : "Quand les banlieues se prennent en main" du 30.10.2015 - 07:35 audio
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